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LA !! CARTE POSTALE !!!!

Le 6 août 2023

A peine remis des étoiles, dont une filante, vues la nuit dernière, nous sortons notre nez de la tente vers 8h00. Le camping Beara se classifie lui-même en tant que camping familial, traduire, camping rustique, voir hyper rustique… Ainsi, lorsque nous nous rendons aux douches, nous accostons dans des cabines faite-mains. Ce ne sont clairement pas des douches raffinées, luxueuses voir confortables. Leur objet est de laver une personne avec de l’eau à priori potable plutôt chaude, en station debout. Après tout, allons à l’essentiel. Une fois propres, nous rejoignons la salle à manger du camping. Hier soir en arrivant, nous avions tenté de négocier un breakfast irlandais. Sans succès, le papy-patron du camping, nous a lâché un : « Le dimanche, c’est un petit déjeuner simple » (un peu comme les douches en fait !). Donc pain-beurre-confiture-thé, point-barre. Raté le copieux Irish Breakfast… Temps fort durant ce temps de régénération, la patronne a repéré que l’autre couple également présent dans la salle était français. Nous la voyons quitter la pièce avec l’air de quelqu’un qui va faire une farce. Quelques secondes plus tard, l’espace s’emplit de la voix de Michel Sardou chantant ses fameux Lacs du Connemara ! Nous regardons les jeunes à l’autre bout de la pièce, qui eux nous regardent. Nous ne savons plus que faire, rire ? Sourire ? Prendre une pose martiale comme si nous écoutions notre hymne national ? La patronne nous sauve, revenant avec un large sourire, fière de nous faire un tel honneur. Nous optons donc pour un large sourire enjoué accompagné d’un superbe "well done" ! Une fois encore, Sacré Michel ! Pégase étant chargé avant le petit déj ! nous décollons directement après avoir définit le parcours. Pour rappel nous nous trouvons dans le 3éme doigt (3éme péninsule du Sud-Ouest Irlandais). Or un point dur apparaît sur le tracé, une montée à 17%. Vous savez, celle que l’on regarde en levant franchement la tête…  Et nous ne souhaitons pas la gravir. Aussi, nous cherchons une modification du parcours pour trouver un passage moins raide sur cette ligne de crête qui barre notre route.

A force, nous trouvons la faille, que 12%, YES !! Et c’est parti, au bout de 3 kilomètres premier mur, bien casse-pattes. Le revêtement est dégradé, la route devient un chemin légèrement revêtu, les difficultés arrivent, stratégie habituelle, Marie Anne continue à pied, Fifi sur l’électricité monte la pente, soufflant comme une vieille locomotive à vapeur, mince, sûr qu’il n’y a que 12% ?

Un coup de montagnes russes, une petite descente, puis une solide montée qui ne cesse de nous élever de plus en plus au-dessus du niveau de la mer. À l’effort physique, s’ajoute le passage des voitures qui nous doublent sur cette voie étroite, la pente est telle que pour réaccélérer les roues patinent, le moteur ahane.  Nous finissons trempés de sueur par arriver au sommet de ce chemin de chèvres. Le soleil est là, il y a même de gros morceaux de ciel bleu ! La montée commence à faire le dos rond, s’aplanit. Puis, LE CHOC ! De l’autre côté du sommet nous découvrons une sublime carte postale, nous somme comme Alice quand elle découvre le monde de l’autre côté du terrier du Lapin. Nous sommes subjugués, tout y est, la mer qui scintille, au fond sur l’horizon une haute et massive île surgit de l’océan, la montagne est présente avec ses forêts de sapins vert sombre qui s’ébrouent jusqu’au bord du rivage.

Les petits bateaux qui brodent leur sillage argenté dans des baies chantournées, la côte rocheuse entrecoupée de petites plages aux sables d’or. Fifi subjugué, met Pégase sur la béquille, puis demande à Marie un temps-mort. Nous nous asseyons sur une large roche plate posée à flanc de montagne, 5, 10, 15 minutes passent, nous dégustons la lumière, l’harmonie du paysage, les couleurs sous le soleil.

Bientôt une demi-heure que nous nous gavons de ce bonheur visuel. Avant de risquer une indigestion, nous remontons sur notre monture et bonheur suprême nous attaquons la descente. Non ! c’est plutôt la descente qui nous attaque. Nous avons le même pourcentage qu’à la montée et avec nos 246 kilos de poids total roulant ça pousse dur, alors nous remercions nos freins à disque qui nous aident à maitriser notre trajectoire. Nous finissons par arriver en bas du versant. Oups !!! au détour d’un virage, un vieux papy au volant d’un vieux pickup plein gaz en début d’ascension, manque de nous enlever les sacoches droites du tandem. Coup de frein des deux côtés, c’est passé juste, Fifi grommelle quelques propos injurieux dont lui seul a le secret. Nous nous raccordons à une gentille route serpentant au milieu des sapins. Le ciel bleu tient bon, super. Au détour d’un virage, une adorable petite baie vient sourire tout au bord de la route. Il est basse mer et un vieux bateau ajoute à la beauté du lieu. Nous stoppons, et allons voir l'équipage qui bosse sans faillir. Le propriétaire, très fier de lui, nous explique qu'il s'agit d'un bateau de sauvetage de la Royal National Life Boat Institution (équivalent de la SNSM) construit en 1929 et qui a sauvé plus de 100 personnes.

 

Je vous épargne les détails car nous en aurions pour des heures… Après 45 minutes d’échanges conviviaux, nous repartons en laissant derrière nous ce morceau de paysage échappé des rives du fleuve Saint Laurent, trop beau l’endroit !!! Nous nous apprêtons à gravir une route vers le Col des Chèvres qui une fois franchi nous donnera accès à une très longue descente. Et là, surprise, nous retrouvons un cycliste rencontré à Inch Beach il y a 3 jours (si, si, souvenez-vous celui qui nous avait offert ses frites). Il est à moins de 100 mètres de nous. Nous le prenons pour cible, ou plutôt pour lièvre et lui filons le train façon « on ne lâchera rien ». Il nous repère et une montée infernale commence. Notre challenge nous aide à maitriser le pourcentage de 14%. Nous souffrons, nous soufflons, nous suons. Notre objectif mobile a repris un peu d’avance. Nous revenons sur lui, quel duel. Enfin nous arrivons au col à moins de 20 mètres derrière notre relais sous une pluie fine. Aussitôt nous nous parlons, nous reconnaissons. Il est basque du Guipuscoa et fort sympathique. Nous récupérons, il repart avant nous et c’est très rigolo de le voir d’abord cycliste, puis point descendant cette magnifique pente, puis petit point et enfin disparaitre derrière une dernière courbe. A notre tour d’avoir le plaisir de se laisser descendre, d’accélérer, de négocier des virages en épingle, nous approchons un petit village au bord de l’eau, au Sud de la péninsule, le traversons à un train d’enfer. Nous roulons le long du rivage, magnifique succession de roches déchiquetées, de champs verts plongeant dans l’eau salée bleu marine. Castletownbere nous ouvre ses portes, il s’agit d’un des premiers ports de pêche d’Irlande.

Protégé par l’île Bere, il abrite de très gros chalutiers, amarrés, serrés comme d’énormes oisillons au fond de leur nid. Nous reprenons la route côtière, petite brise, un peu de soleil à travers les nuages et luxe suprême la grosse pluie semble nous avoir oublié ! Mais là, pas un mot au risque de la faire venir, serions-nous devenus superstitieux ? Une pause goûter en belvédère avec une vue magnifique sur l’océan nous fait rencontrer des belges qui étonnés par Pégase, nous bombardent de questions sur l’engin, le voyage et ses petites difficultés, nos réponses les laissent perplexes, nous nous saluons, ils remontent dans leur fourgon et nous repartons chacun à notre vitesse. L’étape du jour arrive enfin, en fond de baie, au Nord de Bantry. Eagle Point est un énorme camping, rempli de rutilantes caravanes et très peu de tentes, situé juste en bord de mer. Du fait du Banking Day (jour férié), tout est complet, mais l’hôtesse nous trouve une grande aire enherbée pour nous tout seul, au moins il y a un avantage à voyager avec du petit matériel.

Le tour du camping nous permet de constater que certains emplacements sont les pieds dans l’eau, vraiment pas mal, on quitte son canoë, un pied sur le rivage et l’autre dans la tente (ou presque). Fifi va faire l’aigle à la pointe d’Eagle Point.

Préparation du diner, bonne douche chaude (ça existe) re-balade et au lit, avec l’idée de se faire demain une visite de Bantry, lieu où la Marine Royale Française avait tenté une opération de débarquement (ratée), décidée par Louis XIV en 1689, afin d’aider les irlandais à se libérer du joug anglais. Et ce soir le soleil (enfin) se couche sur un équipage bien fatigué mais heureux de ne pas s'être fait tremper !

Oh ! la belle queue de baleine...

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NUIT D’ENFER ET VISIONS DE PARADIS

Samedi 5 août 2023

La journée commence tôt, jugez plutôt. Dans la tente, la bike-team dort et peut être rêve à de grands périples «cyclopédiques » sur de belles routes plates, avec un doux soleil et un beau ciel bleu. Un rêve quoi… Soudain le charme tombe, Fifi se réveille importuné par… le toit de la tente collé sur le visage. Que se passe-t-il ? En fait, durant la nuit le vent est monté en puissance. Actuellement le nouvel-éveillé l’estime à plus de 70 kms/heure. Il récupère la frontale et l’allume rapidement pour ne pas réveiller la co-pilote qui dort toujours. Les arceaux de la tente ressemblent à des arcs tordus, bandés, prêts à décocher leur flèche. Tiens, un mât transversal s’est déboité sous les rafales. Vite Fifi le remet et redonne à l’abri une allure plus « normale », le sommeil est définitivement mis au rang des souvenirs. Au fait, quelle heure est-il ? Un coup d’œil sur l’écran du compteur de vitesse, il annonce 2h30. Le vent a tourné et s’est renforcé. Aussi, la haie qui nous abritait hier soir, ne fait plus son office de protection. Nous sommes livrés à Eole qui sprinte sur une vaste pelouse sans le moindre obstacle. Ça monte encore, maintenant la force du vent est constante, on doit approcher les 90/100km/heures, régulièrement les mâts qui tiennent la tente debout sont remis en place où maintenus par Fifi avec les mains. Ambiance bateau dans la tourmente, régulièrement la tente s’ébroue et semble vouloir se soulever. Nous servons de lest. Fifi risque un œil dehors. Les ombres des caravanes, camping-cars et autres tentes dansent sous les coups de boutoirs de ce vent qui descend des pentes montagneuses voisines. Marie semble dormir à peu près. Cela fait maintenant une heure que cela dure, ça ne mollit en rien. Fifi s’inquiète, mû par un gros dialogue intérieur, il se tourne des films catastrophes, genre la tente qui se transforme en cerf-volant, et accroché avec Marie, chacun à un bout de la toile, s’envolent au-dessus de la mer, doublent les îles Skellig, toutes petites, scintillantes sous la lune comme deux crocs de loup sur lesquels nous allons nous déchirer. Fifi a dû se rendormir et fait Le Gros Cauchemar. Un peu plus tard, il se réveille de nouveau, il constate que la réalité est toujours aussi peu réjouissante. Tiens Marie semble réveillée elle aussi. Tout doucement il l’appelle, elle lui répond. Après concertations, le duo prépare un sac de survie, y dépose les papiers, pièces d’identité, tablette, appareil photo. Ensuite, en silence, sous les sifflements stridents du vent, habillage, puis fermetures des sacoches déposées sous le double-toit. L’idée est qu’en cas d’arrivée des secours, nous puissions évacuer au plus vite les lieux. Nous nous reglissons tout habillé dans le duvet, il est 4h30. Toujours à redresser les mâts, à veiller, ainsi jusqu’à 6h30. Tiens-on dirait que ça baisse. Effectivement le vent s’essouffle. Une bonne nouvelle. Un petit temps pour se rendormir jusqu’à 7h30, réveillés par une erreur de manipulation de Mamie Pierrette. Les yeux fermés mais l’oreille tendue, Fifi écoute la respiration apaisée de Dame Nature. Le coup de vent est parti jouer les enquiquineurs ailleurs. L’équipage est un peu ivre de la nuit passée, se remémore le bruit du vent, les coups de boutoir sur la toile, l’inquiétude… Fifi sort du duvet, met ses chaussures mouillées et sort du cocon protecteur. Dehors des tentes couchées, explosées, des familles se préparent à atteler leur caravane pour partir. La tente mess montée hier par les anglais amateurs d’alcool mesure désormais 20 centimètres de haut. Ce n’est plus qu’un fatras de tubes et de toiles déchirées. Les buveurs d’hier, les poings sur les hanches, regardent hébétés, la puissance de la tempête à travers les restes du matériel posé au sol. Fifi rejoint l’accueil, une queue attend devant le comptoir, toutes les personnes cherchent la même chose, une entreprise susceptible de réparer leur toile, leurs mâts. Certains cherchent un magasin pour racheter simplement un nouvel abri. Fifi revient à la tente pour un conciliabule avec Marie. N’oublions pas que la veille au soir. Fifi avait souhaité en arrêter là avec ce voyage infernal. Constat : première solution, nous remontons vers le Nord (à rebours de notre parcours), la première gare est à deux jours (Limerick), le temps est presque beau, vers le Sud la première gare est au mieux à 4 jours, c’est Cork. La colère étant un peu retombée, les quelques morceaux de ciel bleu au-dessus de nos têtes nous font opter pour la route Sud. Ainsi nous disposons de 4 jours pour confirmer ou infirmer notre décision d’en arrêter là. Petit déjeuner à 6 dans une boite à chaussures car n’oubliez pas, la cuisine des campeurs est lilliputienne. La situation est comique, ça fait un peu BD humoristique. Notre attention est cependant tournée vers un démarrage rapide de cet ex-enfer. Chargés, nous redescendons vers le port, un peu surpris par les nombreux consommateurs attablés en terrasse, à boire un thé, à déguster un breakfast, comme si rien ne s’était passé.

A croire que nous avons imaginé ce délire météorologique ! Nous attendons sur le quai l’arrivée de notre petit ferry. Nous en profitons pour lire des panneaux d’informations sur les particularismes de cette tête de pont qu’est Valentia Island. Nous vous l’avions dit cette île est la partie la plus à l’Ouest de l’Irlande et donc de l’Europe (à l’exception de l’Islande). C’est la raison pour laquelle les premiers câbles télégraphiques transcontinentaux ont été lancés depuis Valentia vers l’ Amérique du Nord au 19ème siècle. L’entreprise Marconi qui en assurait l’exploitation, comptait environ 300 salariés, 100 opérateurs télégraphistes et 200 chauffeurs qui faisaient brûler de la tourbe sous des chaudières afin de faire tourner les turbines des alternateurs qui produisaient l’électricité nécessaire à l’envoi des messages. Le premier message transporté par le câble le jour de l’inauguration de sa mise en service se terminait par « Paix aux Hommes de bonne Volonté », tout un programme...

Le petit ferry revient, accoste avec un peu d’élan, vomit ses quelques voitures et en avale de nouvelles, et Pégase. Nous retrouvons notre jeune marin d’hier. Il nous demande comment s’est passé la nuit ? « Very complicated ». Il sourit et nous gratifie d’un « good luck », un de plus… Clairement, une question se pose, à quelle sauce allons-nous être mangés aujourd’hui ? Accostage à Renard Point. Nous regagnons le centre de Cahersiveen, surprise ! c’est la fête au village.

 Des scènes à gauche, à droite, se montent, nous, toujours pragmatiques, allons faire les courses. Devant l’entrée du supermarket une jeune fille de 12 ans, ukulélé en main, chante une ballade irlandaise, Fifi stoppé, l’écoute avec d’autres passants, elle termine sur un dernier accord, une salve d’applaudissement démarre. Elle est toute heureuse, peut-être va-t-elle remporter le concours des jeunes chanteurs de rue qui a lieu en ville. Un homme accoste Fifi, c’est parti, vous allez loin comme ça ? D’où venez-vous ? Un tour d’Irlande par la côte !? Silence pensif… je peux prendre une photo de vous avec votre vélo ? Bien sûr. Clic clac.

Marie part faire une ou deux photos dans les rues adjacentes. 

Nouvelle interview par 6 irlandais sur 4 générations, bombardements de questions : « mais vous mettez quelqu’un devant ? » « Oui, mon épouse, je l’ai perdue, il y a peu… Mais je vais la retrouver bientôt, sans doute ? » rires dans l’assistance, de nouveaux badauds se joignent au groupe, ça tourne à la conférence en plein air, Fifi attrape un petit gars de 5 ans, le soulève et hop sur le siège avant, l’enfant est content, les parents plus encore, clic, clac. Marie revient, nous remercions tout le monde pour leurs encouragements, un dernier éclat de rire ensemble et nous partons sous les hourras en lâchant de grands coups de sonnette. La ville fait rapidement place à une campagne beaucoup plus calme, l’animation d’il y a encore quelques minutes s’estompe, au loin une chaîne de hautes collines nous appelle à venir, une fois de plus, nous mesurer aux dénivelés longs et pentus.

Plus de maisons. Si ! une, non deux, la seconde est une école primaire, mais d’où peuvent bien venir les enfants ? Il n’y a rien alentour. Marie fait quelques photos de la cour aménagée « maison », chose impossible à faire en France en raison d’une règlementation incontournable et drastique. Tracteur avec palettes de récup’, tables à jardiner.

Ça sent le projet péda de retour à Oléron… L’ascension débute, du bleu dans le ciel, n’y a pas à dire, avec une telle ambiance le ruban d’asphalte se déroule tout seul ! Nous en oublions même nos rames de galériens d’hier… Mais, ça monte rudement quand même.

Fifi dépose Marie (il lâche un peu de lest, façon pilotage de montgolfière !) 500 mètres plus loin, ça monte plus fort encore. Il attend Marie, une fois rejoint il accroche la sangle de traction au harnais et en avant la mule.

Vingt minutes plus tard, arrivés en haut du col de Ballagashee, nous découvrons, outre une très longue descente (grands sourires), un paysage totalement différent du versant précédent, lunaire, d’espaces immenses, enherbés.

Et c’est parti, nous traversons quasiment sans donner un tour de pédale, ce giga plateau. Puis ça remonte, nous nous élevons au rythme des bornes kilométriques qui nous donnent le pourcentage de la pente et la distance restante avant le prochain col.

Ballaghbeama Pass arrive au bout de 7 kilomètres, pas de traction ce coup-ci, mais un cheminement sur une route serpentant à travers des semis de roches.

Fifi monte la machine seul, arrivé au sommet, il profite d’un silence majestueux, en accord avec une vue toute aussi majestueuse. Assis sur une dalle, il attend sa coéquipière, aussi barrée que lui pour un trip pareil…

Et on redescend pour la seconde fois. Une nouvelle ascension, plus douce, et nous arrivons à Kenmare. 

Un coup de téléphone au camping visé pour la nuit. Une dame dotée d’un fort accent irlandais, nous indique l’itinéraire pour arriver chez elle, les temps qu’elle nous donne sont sans doute basés sur ceux d’une Chevrolet V8. Quoi qu’il en soit, nous déboulons du plus fort que nous pouvons, nous sentons l’écurie, les 15 kilomètres sont avalés rapidement (7 annoncés par la dame !). Un dernier virage et nous rentrons dans le camping avec beaucoup d’élan (et d’allant), il est 21h10. Pégase s’arrête quasiment dans la porte de la réception, Marie va retrouver la patronne. 5 minutes pour les papiers et la nuit noire a tout effacé. Vite nous montons le camp dans une belle herbe épaisse et sans boue. Fifi prépare à manger dans une sorte de tepee, le repas est vite dévoré. Direction le duvet. Ce n’est pas encore ce soir que nous traînerons à une terrasse de pub ! Qu’importe, le trajet d’aujourd’hui n’aura été arrosé que de quelques gouttes. Les merveilleux paysages découverts aujourd’hui et l’atmosphère « presque sèche » qui nous ont accompagnés, remettent en question notre désir d’arrêter notre voyage sur un coup de colère. Nous voici désormais sur la troisième péninsule (le majeur de la main), Beara. Et pour la première fois depuis notre arrivée en Irlande, avant d’aller dormir, nous découvrons un ciel constellé d’étoiles. Car oui, nous vous le confirmons, il y a bien des étoiles en Irlande !!!

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CRAQUAGES !!!

Vendredi 4 août 2023

Levé de l'équipage à 7h30.

En forme grâce à la petite étape d'hier. On démonte, on met à sécher et on va prendre le petit dèj au food-truck en bas du camp. Un peu luxueux le breakfast, 27€ pour 2 ! Bon la patronne est jeune et a investi dans un beau camion. On l'aide en mangeant chez elle. Et puis nous aurions mangé sur nos vivres le repas aurait été plus frugal. On remballe et on part déguster un long morceau de route à plat le long de la côte.

Un gros cordon dunaire part à la perpendiculaire de la route que nous empruntons. Il semble s'agir d'une très vieille dune, solide, car pourtant proche du goulet par où se vide cette très grande baie, elle ne semble pas souffrir des courants alternatifs puissants qui la longent.

Baie que nous allons suivre un bout de temps, ce qui nous permet d'admirer les reliefs que nous allons gravir d'ici deux heures. Là encore, la baie de Dingle est réputée pour ses dauphins. Le temps ne doit pas leur plaire, nous n'en voyons pas un. Moi qui étant enfant était fan de Flipper, c'est triste. Par contre, nous découvrons une nouvelle race de moutons, les moutons "Milka". D'une jolie couleur violette, ce sont sans doute des supporters de la fameuse vache "Milka".

Un groupe d'ados qui avait décollé du camping avant nous, chaperonnés par un sergent de semaine, est rattrapé à la hauteur de Castlemaine. C'est un indice quant à notre allure soutenue. Nous nous saluons et nous souhaitons bonne route.  Au fait, le temps est stable les amis. Gris mais stable. Nous stoppons au pied d'une montée pour faire quelques vivres. Quelle drôle d'idée, nous serons plus lourds en repartant et la montée est de qualité... Qu'importe, il faut manger pour vivre, comme disait le Bourgeois Gentilhomme. Nous, c'est plutôt manger pour pédaler. La nourritue c'est notre carburant. Fifi tape un peu dans son gras en réserve, mais renouveler son stock de sucres rapides et lents est essentiel.

 

Vu le temps, nous avons repris nos petites routes "tortillonnantes" (néologisme de Fifi, très joli d'ailleurs!). Nous voilà sur le renommé Ring of Kerry (du nom de la seconde péninsule)...

Toujours rapides comme le vent, tels le Mustang dans les plaines du Sauvage Far West. Nous voilà à 10 kilomètres de l'arrivée. Heureux et secs.

Mais Fifi lâche un bête : "Peut-être que sur un malentendu on ne va pas avoir de pluie aujourd'hui ?

Malheur ! 10 minutes plus tard, nous avons droit à une averse qui se renforce et devient rapidement diluvienne. Nous sommes énervés. Nous qui étions si heureux de penser à enfin avoir des vêtements et les pieds secs. Nous traversons Cahersiveen au pas à cause des embouteillages. Résultat, quand nous arrivons à l'embarquement du ferry pour Valentia Island (point le plus à l'Ouest de l'Irlande et donc de l'Europe), nous sommes archi-trempés. Nous voyons le bac dans le port de l'île en face. Heureusement, un petit abri crado à Renard Point nous protège de la pluie battante. Soudain ! Fifi tape une colère, énorme, il crie, il hurle, il en a après la terre entière. Il dit qu'il faut être fou pour faire ce voyage dans ces conditions, qu'il faut être fou pour vivre ici. Qu'il en a marre, il donne un coup de pied dans un vieux casier de pêcheurs. Il veut arrêter, tout stopper, il n'en peut plus de ce temps. Il annonce que c'est fini, que demain ils vont rallier la première gare, mettre le vélo dans le train et terminé l'Irlande, nada, zéro. On laisse ce temps de fou ici et on va rouler ailleurs, en Allemagne, en Suisse, en France, il s'en fout, plus ici. C'est un supplice dans ces conditions. Le plaisir n'en est pas un. C'est une stratégie incessante, pour garder un peu de sec dans son quotidien. Le ferry accoste sur la câle, on embarque, ça calme un peu le jeu.

Traversée éclair, l'aller 1.50€ par personne. Le jeune marin nous regarde apitoyé par notre état et impressionné par notre chargement. On lui explique (sous la pluie) notre périple, nous avons droit à un well done réconfortant. Nous débarquons sur l'île. Une fois sur le quai, nous découvrons un bel endroit. Grâce à notre appli nous ralllions vite un petit camping. Quand nous ressortons de la réception, le vent s'est mis de la partie. Marie pense qu'un gamin joue avec un tuyau d'arrosage (sérieux !) et non ce n'est que la pluie qui tombe à l'horizontal. Puis mission impossible, Fifi amarre la tarp dans une haie et tient l'autre extrémité afin que Marie puisse monter la tente, certes dans la boue, mais en essayant de préserver l'intérieur sec. Avec le vent, la tente fait parachute ascentionnel. On dirait "Laurel et Hardy font du camping" ! Marie jure, Fifi repique une nouvelle crise. Nous finissons par arriver à remonter notre cher refuge, lieu sacré où l'eau n'a pas l'autorisation de rentrer. Fifi se fourre dans le duvet, se réchauffe. Puis le duo prend son courage à deux mains et courre avec vivres et sacoches dans la minuscule cuisine où il n'est possible de manger que debout. Une fois restauré primitivement, on prend sa douche à peine tiède... Et jamais deux sans trois, une demi-heure de sèche-linge après une demi-heure de lave-linge (tout payant) nous a permis de récupérer nos fringues de roulage largement (très) humides, pourtant une fois lavée, nos affaires habituellement sèchent plus vite ! Quel délice, ça ce sont des vraies vacances... L'ambiance est hyper morose. Même les anglais en face de nous, qui montent une tente mess pour se faire une soirée thématique "Ivrognerie Shakespearienne" ne nous amusent pas. Nous rentrons en courant rejoindre notre tente. Vraiment ce soir, un cap est franchi : la verbalisation d'une reconnaissance d'impuissance devant ce mauvais temps qui dure depuis plus de 25 jours... Au large de Valentia Island, les fameuses îles Skellig, toutes de basalte noir doivent luire sous les vagues et la pluie. Les oiseaux qu'elles abritent doivent avoir une piteuse allure. Nous verrons demain si il sera possible de les rallier ? Car là encore, des films célébres ont été tournés dans ces lieux surnaturels. C'est fatigué et triste que le binôme s'endort avec la pluie qui martèle la tente. Dommage, la journée avait si bien commencé.

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Une Main dans le Sud Ouest de l'Irlande

Le jeudi 03 juillet 

Réveillés tôt, il n'aurait pas dû pleuvoir ce matin. Malheureusement la tente a dû être séchée 3 fois de suite. Marie Anne monte dans les tours, cette pluie qui s'invite sans crier gare et sans vergogne l'énerve profondément. Une fois les éléments démontés (double-toit, tente, tapis de sol), la boue retirée des zones au contact du sol ou près du sol, nous profitons du tuyau d'eau destiné à remplir les réservoirs des camping-cars pour tenter de redonner un coup de propre au matériel et séchage façon rue sicilienne sur les clôtures, fils disponibles, en fait partout où c'est possible. Nous essayons de reprendre pied en prenant un petit déjeuner qui devrait remettre des calories dans les moteurs et nous permettre de bien repartir...  à 12h30 ! Est-ce la fatigue qui nous fait partir plus tard ? Nous repoussons cette attitude d'origine météorologique avec force, mais c'est évident ces conditions bouffent aussi notre l'énergie. Que c'est dur. Nous quittons Tralee en longeant un canal puis route vers le premier doigt de cette grande main tendue, au Sud Ouest de l'Irlande et en direction du large.

Cinq péninsules avec chacune son lot de cols, chemins en bord de mer, relief accidenté mais majestueux. Un cocktail terre, montagne, mer tout simplement exceptionnel.

Est-ce dû à un moral en berne ? Nous décidons de raccourcir le tracé du jour et de couper à travers la péninsule pour rejoindre le côté Sud, plutôt que de suivre le littoral dans le sens contraire des aiguilles d'une montre depuis la côte Nord. Immense raccourci qui nous permettra de nous économiser, malgré le passage par un col pour retomber sur Inch Beach notre destination. En route Marie fait une photo de Martien !!! En fait, elle délire depuis plusieurs jours sur les balises réfléchissantes posées en rive de chaussée. On dirait une sorte de créature bizarre avec deux yeux jaunes où verts qui nous regardent.

En roulant, ça nous occupe de les regarder (on est peu de choses).

Quand nous basculons d'un bord sur l'autre, le spectacle est fort, pas étonnant que plusieurs films aient été tournés ici, dans des conditions parfois dantesques. Montagnes assiégées par du vert, de toutes les tonalités. L'Irlande c'est aussi cela, du vert dans tous ses états !

Une pluie nous cueille là-haut, qu'importe nous avons aperçu la vaste baie qui sépare la péninsule de Dingle de celle de Kerry, nous sommes proches du but, et savons que désormais le parcours sera composé de 95 % de descente. Que le ronron de la roue libre qui tourne sans que nous ayons à donner un coup de pédale est bon.

Chargé comme une mule, Pégase prend de la vitesse de façon parfois inquiétante, nous dépassons régulièrement depuis le début du voyage les 55 kilomètres/heure.  A ce propos, Marie impressionne par son stoïcisme,  elle ne se tient même pas aux deux poignées latérales. La confiance règne. Nous débouchons sur la côte, il faut prendre à l'Ouest et 5 kilomètres plus loin, nous arrivons à notre lieu de bivouac. Un camping, pas très grand, composé de terrasses en espalier. Les deux premiers étages sont réservés aux caravanes de petites tailles et aux "campers" (petits fourgons aménagés). Au-dessus, places aux tentes, car randonneurs et cyclos  sont les seuls à pouvoir accéder aux plates-formes. Tant du fait de la pente à fort pourcentage que d'un cheminement pour mouflons où chamois. Nous tournons, virons et trouvons un endroit où la boue présente n'est pas trop envahissante. On monte vite fait le campement. Au compteur 38 kilomètres, le plus court trajet depuis le début. Qu'importe on se rattrapera plus tard. Et vu la visibilité sous pluie, pas de regrets. En attendant, le soleil perce sous les nuage et toujours ce pays nous sort immédiatement le grand jeu.

Vite nous gagnons la plage toute proche. Un drapeau du Pavillon Bleu millésimé 2023 est fièrement arboré. Surprise ! Des dizaines de voitures sont stationnées sur la plage. Les surfeurs sortent la planche, marchent 30 mètres et hop, à l'eau. Il y a même un panneau électronique qui indique les horaires des marées afin d'éviter des submersions surprises.

Quand on connait les normes Pavillon Bleu qui sont requises en France pour obtenir la labellisation, vraiment ces 4x4 sur la plage ça fait un peu "too much". Marie se met à l'eau, pas de panique, juste 15 cm au dessus des chevilles.

Alors qu'à côté, deux jeune femmes courent se baigner et plongent directement dans l'eau froide. Ok, les vikings sont passés par là. Il doit y avoir deux ou trois gènes qui traînent encore...

Nous quittons la plage, passage au petit magasin du village (4 maisons dont un hôtel), achetons deux ice-creams et remontons au nid d'aigle. Lors de notre repas, un cyclo sympa, partage ses frites avec nous. Court échange, puis hop dans le duvet, pour préparer la prochaine étape. 

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DEMAIN PEUT ETRE, LE BEAU TEMPS ?

Mercredi 2 août 2023

Une fois de plus, c'est la pluie battante qui nous réveille vers 7h30. Soudain elle s'arrête, vite on sort, mince le vent s'est levé, plutôt fort d'ailleurs.

Répartition des tâches, Marie replie l'intérieur, Fifi extrait les sacoches et les fixe sur le vélo, puis retire les gouttes d'eau restées sur la toile de tente avec... notre petite planche à découper!!! Une nouvelle technique imaginée dans la nuit qui fonctionne mieux que l'éponge (beaucoup plus rapide), il suffit de faire glisser d'un geste élégant la feuille de plastique (Ikea) à 45° sur la toile et derrière c'est quasiment sec. Nous suspendons les différentes parties de la tente où nous pouvons et finissons tant bien que mal le paquetage du jour. Vient le réconfort (relatif) du petit déjeûner. Nous décollons vers 11h00. Encore une fois les conditions climatiques ne nous permettent pas d'aller aussi vite que nous le souhaiterions. C'est la rançon pour tenter d'avoir un "chez-nous" sec tous les soirs. Et on repart vers Kilrush pour de nouveau 18 kilomètres (vous vous souvenez, nous avions oublié hier soir de freiner pour tourner vers le camping...).  Un check pression des pneus et vu le temps, nous revoilà à nous faire ventiler par le souffle des camions sur une nationale, sous la pluie bien évidemment. Le seul avantage est que nous avons un revêtement beaucoup plus propre et un relief plus supportable. Le coup d'oeil lui perd en intérêt. Nous finisssons par rejoindre Killimer, en passant en plein milieu d'un champ de grosses éoliennes (qui tournent très silencieusement, n'en déplaise aux détracteurs de ce mode de production d'énergie). Elles semblent raccordées à une ancienne centrale thermique, intéressant comme conception.

Un peu plus loin, nous embarquons sur un nouveau ferry. Celui-ci nous fait traverser la rivière Shannon qui remonte jusqu'au port de commerce de Limerick.

Pas de dauphins dans les environs. Vu la magnifique météo estivale, ils ont dû partir en vacances aux Bahamas... Nous arrivons sur l'autre rive, un paysage de vasières nous fait penser à notre coureau d'Oléron. Toutefois le Vert prédomine !

Et nous repartons sur la RN 069. Du monde sur cette large route. Les autochtones ne s'amusent pas. En fait les vitesses maximums sont toutes supérieures aux critères français. Il est courant de rouler sur une route qui serait limitée à 60 km/h en France, à une vitesse autorisée de 100 km/h. Donc, ça déboule gros. Et nous, niveau sensation, c'est plutôt moyen... Nous rejoignons Listowel, une petite ville historique où un donjon du début 16ème dispute la place à deux églises côte-à-côtes (résultat de la multiplicité des nombreux dogmes dans ce pays).

Nous stoppons sur une place et interpellons 3 jeunes ados, pour savoir où faire des courses ; le plus petit des trois, roux comme un Irish et plutôt rapide et débrouillard, nous donne une piste. Le voyant baver devant notre monture, je lui propose de prendre le siège avant pour un petit tour. Mon Anglais n'est pas trop mauvais, car j'ai à peine terminé ma proposition, que Tony (c'est son nom) est déjà assis, les pieds sur les pédales et prêt à faire feu. Tour du centre ville, il s'éclate, pédale fort et nous voilà à fond au milieu des voitures environnantes. Je le ramène au point de départ, il est fier comme un pou et ses copains admire le nouveau héros. La glace étant plus que rompue, nous leur demandons où manger un morceau sur le pouce (il est 15h00 soit 16h00 French Time) dans un endroit corrrect, trois doigts nous indiquent un resto juste de l'autre côté de la rue.

Nous saluons la fine équipe, qui nous répond d'un superbe "good boye" (irish accent) avec un grand geste de la main. Cools les gamins. Un stop d'une heure pour se remplir un peu l'estomac et ça repart, cap au supermarket (il faut toujours acheter de quoi manger, je vous le dis moi, c'est pénible à force), nous saluons à grands coups de sonnette les pompiers de la ville qui font grève. Une fois de plus, quand ils voient l'engin, c'est la gloire. Nous ne nous arrêtons pas. Pas envie qu'ils repeignent Pégase en rouge et lui colle une grande échelle sur le côté !!! Nous avons notre image de marque quoi ! Une heure après, Tralee (prononcez Trolie) nous ouvre ses portes. Camping propre trouvé le long d'un canal.

Le mari de la Boss, est ravi de savoir que nous sommes de La Rochelle et souligne le plaisir qu'il a eu de voir La Rochelle battre le Leinster à Dublin. Il nous chante même un de nos chants de guerre utilisés durant les matchs en roulant les R comme un écossais. Ils connaissent La Rochelle car ils ont fait un séjour "vacances" là-bas. Super accueil donc. Malheureusement, le sol de notre emplacement est encore ultra-hyper boueux. Mais heureusement, Fifi avait acheté à Listowel de superbes sandales en plastique à semelles épaisses. Ainsi, il protège ses pieds et surtout arrive à ne pas rapporter cette m.... dans la tente ! Nous montons sans pluie, quelle chance. Au passage le gérant nous explique que Ultan Dylan, jeune joueur du Stade Rochelais est originaire de Tralee.

En réponse, Fifi ne fait ni une, ni deux et met son tee-shirt du Stade. Le gérant fort impressionné échange son e-mail. Rendez-vous est donné pour un prochain match chez nous contre les irlandais (sauf le Leinster...), partager une bière ou deux se serait cool. Nous profitons du bel espace cuisine-tentes pour mettre deux trois trucs au point et manger quelques pâtes. Nous nous couchons, sans oublier que demain, un gros chapitre va commencer : les péninsules du Sud Ouest, Dingle, Beara, Bantry et les autres arrivent et vont certainement nous faire souffrir. Mais demain est un autre jour...

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ON ROULE TROP VITE... ET ON MANQUE L'ARRET-BUFFET

Mardi 1er août

Il est 7h30, Doolin s'éveille. Comme après chaque journée off, à priori la deuxième, nous sommes plein d'envie pour décoller sur notre parcours. Notre pluie du réveil tombée, nous commençons par plier le campement en séchant et en nettoyant les traces de boue un peu partout. Une fois cela fait, petit déjeuner, et départ à 11 heures. Et oui près de 2 heures et demi pour fermer les sacs avec un contenu à peu près sauvegardé. Et pourtant nous ne chômons pas, mais l'humidité à 150% rallonge incroyablement le conditionnement.

Il faut comprendre que notre tente est quasi sanctuarisée en zone sèche et que nous ne pouvons pas nous permettre de laisser l'eau s'installer à l'intérieur. Sinon nous ne pourrions jamais tenir les 40 jours prévus au départ. Vaille que vaille, nous prenons la directions des Cliffs of Moher pour passer cette fois au-dessus de ces énormes falaises. Arrivés au pied de la première montée, nous la regardons en levant franchement la tête, d'entrée le remorquage à pied commence. Une entrée en matière des plus rudes. Une fois encore les quelques chauffeurs de voitures nous regardent stupéfaits en nous doublant. Nous dépassons une jolie tour de guet

et arrivons aux Cliffs, nous croisons des Coast Guards, petite parlote, Fifi se fait vanner et est vite surnommé Iron Legs par ces agents bénévoles de l'état irlandais, pas de soucis il assume et tout le monde se quitte avec de grands rires.

La pluie nous court après, le paysage s'assombrit, nous décidons de passer en mode liaison directe pour ne pas trop nous faire tremper et traçons direct dans la verte campagne. De petites routes en petits chemins, nous finissons par arriver à Quilty, la pluie ayant un peu cessé, nous profitons des tables de pique-nique en bord de route pour déjeuner. Fifi en pleine forme descend sur la grêve.

Il remonte avec une énorme Laminaria Digitata, une grosse algue en forme de palme (de palmier, pas de plongeur !) il met un genou à terre devant Marie, lui présente sa trouvaille tel un bouquet de roses, et lui déclare sa flamme. Les voisin de la table à côté sont pliés de rire, l'interessée aussi. Le meilleur remède quand on est dans le dur, c'est encore de faire des conn.....),

et pour ça Fifi est passé Maître (tout petit déjà...). Nous prenons une route nationale pour mettre fin au calvaire du jour. Moins de relief, mais beaucoup plus de traffic et du gros. Nous poussons moins sur les pédales, mais le stress est énorme car en gros, sur ces routes, les usagers n'ont que faire des cyclistes. Nous roulons fort et arrivons d'un trait à Kilrush.

Marie cherche à localiser le camping. Nous nous rendons compte qu'il a été dépassé et qu'il faut faire 18 kilomètres en revenant sur nos pas !!! Fifi est un brin énervé et se contient d'exploser en serrant les mâchoires. Nous finissons par arriver et plantons le campement à 5 mètres de l'eau et d'un endroit signalé pour ces nombreux passages de dauphins. Manque de chance, nous ne voyons ni celui de 18h17, ni celui de 21h13. Juste des gros cargos qui remontent la rivière Shannon vers Limerick. La pluie revient au galop. Un léger incident au moment du dîner, 5 jeunes filles anglaises ( 13/15 ans ), nous ayant identifié comme étrangers, s'en donnent à coeur joie pour parler très fort, monter sur les tables, adopter des comportements exagérés. Fifi finit par un craquage et leur envoie une semonce dans la langue de Shakespeare. A priori le message a été compris, un "sorry" contrit est rapidement lâché et elles comprennent d'un coup que nous les comprenions... De fait, envolée des moinelles dans les 30 secondes et nous retrouvons le calme attendu depuis le début de cette journée bien rythmée.

 

Bilan du jour 88.3 kilomètres (y compris les 18 kilomètres de rab) et 1520 mètres de dénivellés additionnés.

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LA MAGIE DES ILES

Lundi 31 juillet

Chose promise... Et oui aujourd'hui on ne roule pas ! Nous nous remettons de notre rincée de première classe d'hier. Au menu, la découverte d'Inishmore, la plus grande des 3 îles d'Aran. En approchant du petit port, disons plutôt une petite baie avec un petit quai, Fifi semble reconnaître la silhouette de notre vedette. Il explique que ce bateau viendrait bien du vieux port de La Rochelle. Nous rentrons à la billeterie et discutons avec la Boss qui nous confirme que ce bateau a bien été acquis à La Rochelle (Fifi ten points), l'armateur arrive, son équipe lui explique notre provenance et nous voilà partis dans une grande discussion maritime : "Et vous connaissez untel, mais oui bien sûr, et son fils A..... bien évidemment, à force de parlote, c'est un des marins du bord qui vient nous récupérer à l'agence pour embarquer (incorrigible Fifi). L'armateur ne nous lâche pas, trop heureux de nous dire qu'il a mangé à la meilleure table de La Rochelle, et que le Stade Rochelais... et que cela.... Résultat nous passons en VIP devant tout le monde et embarquons avec les honneurs.

Le bateau lâche le quai, fait son demi tour et quitte la baie, dès que nous dépassons une petite île qui assure la protection de la baie, ça commence à remuer et à taper. Marie sur la défensive, devient pâle. Inisheer la plus petite île est juste franchie, que Marie réclame un sac, Fifi galope auprès du marin qui lui donne rapidement un sac plastique. Trop rapidement sans doute puisque en le déchirant une partie du fond est restée dans le rouleau. Devinez la suite ? Le petit dèj de Marie finit sur le plancher sous l'oeil inquiet de sa voisine de siège. Regalop de Fifi qui revient avec un gros rouleau de papier-essuie et se transforme en homme de ménage au pied de Madame. La nausée est communicative et rapidement on voit des gens murmurer des imprécations la tête dans un petit sac blanc. La seconde île Inishmaan est franchie, niveau mal de mer c'est la grosse ambiance, Fifi preux chevalier part en quête d'une bouteille d'eau pour sa princesse et revient tel un roi mage chargé d'un élixir magique. On occupe la malade et enfin Inishmore, notre destination, est toute proche. Nous accostons et débarquons, le port est au départ un hâvre naturel, une jetée puis deux ont assuré une mer calme dans la rade. Marie se remet de ses émotions.

C'est tout mignon, une petite plage, des maisons colorées, des balades en calèche, des minibus qui nous assurent qu'à la vitesse de 70 km/h sur les routes pourries de l'île nous verrons tout ce qu'il faut voir !

Nous ne sommes pas fait de ce bois. Nous allons au bureau du tourisme et expliquons que nous avons 3h30 de disponible, que nous aimons la nature, les petits oiseaux, les plantes et le reste.

La dame pige la démarche et nous dirige ves un point de la côte Ouest à une heure de marche. Adjugé ! Nous prenons la direction du site enchanteur en faisant un détour à la petite épicerie du village. Achat de denrées pour un pique-nique reconstituant, mais aussi bananes et gingembre confit contre le mal de mer... Et oui, il va bien falloir revenir sur le continent ! Une halte à la boutique des tricoteuses d'Aran, Fifi pour consoler Marie lui offre un joli bonnet tricoté ici. Allez, route à l'Ouest, étrange impression que cette île où les hommes, à force d'opiniâtreté, creusèrent des sillons dans la roche et ont créé un humus composé de sable et d'algues sèches, enfin herbe verte et pommes de terre ont fini par pousser, incroyable ! Des murets en pierre furent construits (en fait le déblai des sillons était réutilisé).

Un drôle d'abreuvoir avec dalle de captage des intempéries nous surprend.

Nous atteignons la côte Ouest, effectivement c'est grandiose, de grosses vagues se fracassent au pied des falaises et montent jusque à notre hauteur.

Très vivifiant. Le petit soleil laisse la place à un grain que nous voyons parfaitement courrir à la surface de la mer. Le temps de trouver un abri sous le vent d'un petit muret à moutons et hop, nous pique-niquons en faisant un pied de nez à notre grande amie la pluie. Nous en prenons plein les yeux, ce paysage est d'une puissance visuelle.

En rentrant vers l'embarcadère, nous découvrons sur une grande pierre plate un coeur composé de centaines de petites pièces de monnaie. Trop coool, nous laissons nous aussi une trace de nous dans le coeur, photo, la pièce la plus neuve, c'est nous, la claaasse.

Trouvez la pièce de Fifi et Marie !

Nous rejoignons le troupeau de passagers, notre navire arrive, débarquement d'une dizaine de vélos quasiment éjectés du pont supérieur. En voyant cela, nous ne regrettons pas d'avoir laissé Pégase au pré. Embarquement relevant un peu de l'abordage, vite calmé par les membres d'équipage. Nous voilà à bord. Nous repartons, rapidement Marie est rassurée, car elle sait que le mal des transport ne la fera pas souffrir au retour. Nous faisons une escale sur les deux autres îles au retour pour débarquer un passager, puis deux. Au moment de repartir, nous voyons un avion-taxi décoller sur une piste ultra-courte, nous nous disons que sur l'eau, on est plus au calme. Le port approche, la mer est haute et la calme petite baie du matin est un vrai chaudron de sorcière.

Scène assez incroyable, nous accostons, quelques minutes plus tard un second bateau se positionne à quelques mètres de notre babord. Il roule bord sur bord et a son nombre maximum de passagers. Un troisième bateau arrive à son tour dans la petite baie. C'est bientôt pire que le boulevard périphérique parisien. Nos amarres saisies nous débarquons sur une passerelle très mouvante, quelques passagers loupent une marche et descendent plus vite que prévu. Nous nous éloignons du quai en admirant de nouveau les Cliffs off Moher et la mer qui déferle quasiment à nos pieds.

Nous rentrons au camping tout proche avec une pensée pour les passagers des deux autres bateaux qui jouent toujours à saute-vagues pendant que notre vedette recharge une nouvelle fournée de touristes.

Nous faisons un tour dans le village de Doolin et en profitons pour voir les premières côtes de demain (pas tristes). Enfin nous rentrons vite pour le dîner (la mer ça creuse...   entre autre). Et au lit, car demain ça va encore monter dur. Et puis Aran Islands, c'est quand même un autre monde !

 

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STRATEGIE PRAGMATIQUE

Dimanche 30 juillet

TOC, TOC, TOC

Qui qui frappe à ma porte ?

Oh ! Mais c'est Madame la pluie!!!  Ah ben c'est nouveau ça !

Et oui, on prend le jour d'hier et on recommence, le moral tient, pour le moment. Et on va pas se laisser faire par quelques dizaines de litres d'eau soucieux de bien vous humidifier ? NON !

Lever 8h00 et on se dit que l'on va prendre son temps. Le démontage se termine dans la grande salle sympa de la veille, on déjeune en tappant la causette avec un groupe de jeunes allemands et leurs deux filles. Venant de Munich, ils vivent en pays Bigouden (en Bretagne pour les ignards), le comble, leur progéniture est dans une école bilingue Français - Breton. Et ça ne rigole pas, elles seront tri-lingues en fin de compte ! On bavarde, on bavarde et on finit par décoller à midi. De nouveau le Burren nous montre son joli sourire de calcaire luisant sous la pluie.

L'itinéraire de l'Eurovélo 1 ne nous épargne pas. Montée, petite descente, grosse montée, petit plat, et re-grosse montée. Fifi sort la longe de remorquage, les choses sérieuses vont pouvoir commencer. Arnaché comme un Baudet du Poitou (pas moins), penché à 45° sur la route, il tire son fardeau maintenu droit et dirigé à pied par Marie. Vous verriez l'équipage ! C'est la vision rare. 45 minutes de montée infernale qui nous emmène sur un col avec Point de Vue et table d'orientation. Oui mais sous la pluie soutenue, point de vue (ah ah, jeu de mots).

Trempés comme deux soupes, nous râlons. Nous décidons de changer de stratégie. A quoi bon de rouler sur des routes tortueuses, pentues, dégradées ? Le Paris - Roubaix, lui, au moins il est sur du plat, ici nous avons la même chose avec des pentes à plus de 15 % ! D'un commun accord, nous élaborons une tactique, les jours mauvais, nous prendrons un itinéraire de liaison, moins beau (mais comme on ne voit rien...) mais plus roulant. Nous arriverons plus tôt au bivouac, pourrons peut être plus profiter du site et aussi nous reposer davantage. En effet, s'il fait froid vous pouvez vous couvrir. S'il fait chaud, vous roulez plus tôt le matin. S'il y a du vent vous changez de vitesse, comme pour les montées. Mais s'il pleut, il n'y a rien à faire, misère. La douche 6 heures de rang, c'est totalement épuisant. Alors non, nous n'abandonnerons pas, mais négocierons élégamment avec le temps. Au moins avancer plus vite en ne voyant rien, c'est toujours mieux que d'avancer lentement sans rien voir. Et ça repart. Nous arrivons dans un centre de découverte du Parc naturel des Buren. Quand nous poussons la porte d'entrée, l'hôtesse d'accueil fait des yeux effarés devant les deux Léviathans qui tentent de rentrer dans son joli lieu culturel et tout lui saloper. Pas question, elle nous intime l'ordre de nous déshabiller dans le sas d'entrée. Nous nous exécutons, un tas de fringues trempés par des litres d'eau gît sur le tapis. Prise de pitié l'hôtesse nous propose de tenter d'aller nous sécher sous les séche-mains automatiques des sanitaires. Sans nous faire prier, nous obtempérons. Ah le doux bruit de la turbine qui vous chauffe l'oreille et vous rend à moitié sourd. Ça va mieux, nous explorons un peu et découvrons un café dans l'endroit. Une soupe chaude un miracle, un plat chaud c'est génial, si ça continue, nous allons pleurer de joie.  Nous quittons la table un peu plus joyeux, en traversant l'incontournable boutique de ce lieu de culture, Fifi craque pour un bonnet en laine de mouton irlandais et doublé en polaire, c'est vrai quoi, on n'est que le 30 juillet, faudrait quand même pas prendre froid ! Nous allons régler notre achat à la caisse et discutons avec la dame : "Ah vous êtes francais, ah vous faites le tour de l'Irlande par la côte en vélo (elle s'étrangle un peu), elle hésite, sont-ils crazy ? (49% du jury), sont-ils courageux ? (49% du jury), sans opinion (2% du jury). Finalement elle décide que nous sommes braves, mais un peu barrés quand même. Ainsi, nous devenons rapidement ses sauriens favoris. Au revoir gentille dame, au revoir et "be careful" nous répond-t-elle. Et c'est reparti, tient il pleuverait un tout petit peu moins, que ça ne m'étonnerait pas. Oui, c'est vrai, mais on a gagné le vent de face en plus... Plus que 10 kilomètres avant d'arriver à Doolin (Douuuline, comme Souuupline, amis non irishophones). Nous arrivons toujours accompagnés de notre indécollable pluie. Nous voici près des fameuses Cliffs of Moher. Les plus hautes falaises d'Irlande. Et même qu'ils ont tourné des prises de vue de Harry Potter (le dernier épisode, dans une grotte marine). Pour l'instant l'urgence, c'est d'arriver à planter notre tente. Nous trouvons le camping, grand, bien équipé, pas de raquettes à acheter pour marcher dans la boue. La terre ne peut plus absorber l'eau qui tombe du ciel. Le gérant s'inquiète car il va lui falloir refuser de nombeux camping cars qui ont réservé, au risque de voir son beau green se transformer en champ de bataille façon Verdun. Une fois le camp établi, la douche, la bouffe, et quand on sort, un peu de soleil arrive à se faufiler sous les nuages. Les Cliffs se révèlent, c'est majestueux, c'est beau.

Demi-tour, au loin se détachent de l'horizon, les Iles d'Aran. C'est décidé, la pluie nous a marché dessus toute la journée. Demain nous resterons ici et c'est sur l'eau que nous serons à notre tour ! en allant voir de plus près ces îles, lieux mythiques de l'Irlande par excellence.

 

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RATTRAPER LE RETARD

Chers lecteurs et trices, les conditions météos ne nous ont pas permis d'alimenter le blog en temps et en heures. Ce retard va se rattraper dans les jours à venir. Pour l'instant, nous avons ajouté ou modifié le format des photos sur les articles de départ. Il y aura en fin du blog (pour cette étape) des thématiques (vélo, moutons et autres bestioles (tu parles, comme bestiole une Black Angus de 800kgs !!!), bateaux, ferries, murs peints, églises, personnes rencontrées et particulièrement appréciées). Vivement l'ARRIVEE

ET SOYEZ CURIEUX, VOYAGEZ !!!

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AGENTS PERTURBATEURS A GALWAY !

Samedi 29 juillet

Réveillés vers 8h00 par la pluie encore une fois. Le rythme des gouttes nous met dans l'ambiance de la journée. Un coup d'oeil dehors, des nuages, un peu de bleu dans le ciel. Des averses seraient-elles à prévoir ? Nos charmants hôtes sont déjà levés, baby oblige. Nous sortons de notre refuge de toile pour aller les saluer. Bonjour bonjour, rapidement une proposition d'oeufs brouillés (scrambled) arrive, suivie de toasts chauds, de confitures maisons... Nous craquons un peu et acceptons. Qu'il est bon de se sentir cocoonés, mais il faut se rappeler pourquoi nous sommes en Irlande et ce voyage est en train de devenir un vrai challenge...

Une éclaircie poussant une petite averse, nous tentons de trouver le rythme adéquat pour plier le chapiteau. Marie crise un peu, les gouttes reviennent plus vite que la musique. Enfin tout est saisi sur Pégase.

Echanges d'adresses avec Aidan (c'est lui) et Emese (c'est elle).

Petites photos pour marquer cette amicale rencontre et en route pour le pays de Burren, région particulière où le sol n'est qu'une immense carapace de roche calcaire.

Un premier spot "cailloux" aperçu, nous filons rapidement vers Galway, ville bohème, festive, où se déroule un gros festival. 

Beaucoup de monde dans les rues, piètons, bouchons de voitures, sensation d'ébriété après tout ce calme en pleine nature. La faim pointe le bout de son nez, le roulage du matin ça creuse. Vite nous stoppons le destrier sur la terrasse d'un pub où nous avons repéré une carte sympathique. Et là, tout va très vite. Le patron vient prendre la commande, découvre notre cycle arnaché comme un yak pour une traversée du désert de Gobi. Fifi lui propose d'essayer le poste avant, il s'empresse de s'assoir, puis repart dans le pub, revient avec une partie de son équipe et des clients, c'est l'Attroupement, ça parle fort, ça rit, les badauds s'arrêtent. La cheffe à l'avant, le patron sur la selle, photos.

Nous arrivons à manger avec toute cette agitation.

Nous repartons pour un tour en ville, Marie Anne est séduite par des musiciens de rue, musique traditionnelle, jolies voix, rythmes Irish.

Nous repartons. Au moment de quitter la ville, lors d'une traversée d'avenue, Marie hurle, Fifi au milieu des voies stoppe net, le chauffeur de bus qui s'apprêtait à l'écraser est debout sur les freins (costauds les freins), tout s'arrête. Fifi rejoint l'autre côté de l'avenue le coeur à 200 (la peur retrospective), sa coéquipière le suivant. Un peu plus le voyage s'arrêtait comme une bougie que l'on souffle. Tout ça pour avoir regardé du mauvais côté de la route, le temps d'une baisse de vigilance ! Route vers Kinvara notre destination en plein Burren.

Le camping ne répond pas, existe-t-il ? Un drole de message sur le répondeur nous demande de ne pas laisser de message. Nous maintenons notre cap. Pas de pluie depuis avant Galway, que c'est cool... Enfin le camping est en vue, il existe, on monte le campement, ambiance simple, douche maison, toilettes avec un seau en guise de chasse (ça marche bien et ça tombe rarement en panne). L'espace campeur composé d'une grande salle est génial, grande table, vraie cuisine, bouilloire, gaz, frigo, ambiance chalet, rien de mieux pour nous détendre, manger et retourner sous la pluie dans la nuit noire. Un peu plus tard, dans le duvet le sommeil nous prend par surprise. Nous n'avons pourtant parcouru que 77 kilomètres et franchis 1 130 mètres de dénivelé.

 

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